Chroniques / Une

Holy Fuck « Latin »

Format : Album
Éditeur/Label
: Young Turks / Beggars
Sortie
:  le 25 mai 2010
Genre
: Krautrock 2.0

La claque du moment, la voilà. Le nouvel album d’Holy Fuck arrive et il envoie le pâté. Il faut s’accrocher. C’est pas mamie qui va apprécier cette rage jubilante, cette violence électronique sonore issue de la vague Krautrock.

Le groupe mené par Graham Walsh et Brian Borcherdt s’est donné comme mission de jouer électro avec tout le matos possible et inimaginable sans user de l’informatique. Un challenge réussi puisque le troisième disque est bel et bien là, frais et dispo! Les quatre jeunes canadiens sortent leur troisième album « Latin » le 11 mai. On attend beaucoup du successeur du peu regretté « LP », un deuxième album énergique mais vraiment fatiguant. Du coup, l’écoute de ce troisième opus n’était, à première vue, pas des plus excitantes. Et pourtant ! Comme pour les précédents albums du quatuor, c’est à l’origine du post-rock qu’il faut remonter pour trouver les influences du groupe : de « Neu ! » à « Kraftwerk » pour le côté brut et « Radiohead » pour le côté plus souple alloué à la métrique et à la mélodie de cet album.

Commence l’écoute du disque, le premier morceau très spatial (« MD ») rappelle la « Kosmische Musik », en gros l’avant-Krautrock… Pas hyper accessible donc, ça peut en décontenancer plus d’un. Étrangement le reste de l’album est relativement différent, il s’agirait alors d’une introduction à rallonge ? Quoi qu’il en soit, c’est rassurant. Et c’est parti pour la frénésie, on démarre sur les chapeaux de rou(x)es avec le gros tube de l’album, »red lights » : une basse funk et dynamique soutient une nappe d’electronica pour finalement accoucher d’un Shaft germain, rien que ça. On retrouve sur l’album le côté electro-rock de James Murphy (LCD Soundsystem) en plus excitant, le côté chaotique et ardent d’Holy Fuck creusant le fossé qui éloigne les deux formations (« Stay Lit », « SHT MTN »).

L’album, beaucoup plus carré que leurs précédents essais est plus accessible et bien moins bordélique, les oreilles le sentent et on tape du pied en rythme : signe d’efficacité. Que les fans se rassurent, on ressort toujours aussi hagard après le passage de cette nouvelle tornade d’électro-krautrock explosive (un sentiment de rigueur en prime). Un passage efficace, court mais assez fort pour laisser une marque désormais indélébile et incontournable : « Holy Fuck » fait renaître le post-rock sous un jour nouveau avec un habillage électronique puissant ! Voilà, j’vais « fucker au lit » avec ma meuf, «Holy fuck » en fond !


Chronique réalisée en avril 2010 par Thomas « Jankev » GUEZOU pour Autopsie et Les Oreilles de Jankev.

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