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Interview : Something A La Mode, chic et pas cher?

De passage à Rennes pour la soirée Pony Pony Run Run Dj-Set à l’Espace, Thomas et Yannick les Something A la Mode ont littéralement volé la vedette aux PPRR. Les SALM en DJ-set, ennuyeux? Loin de là! Deux mains sur les platines, et deux autres sur le violon et c’est un mini-concert que les deux musiciens proposent sous l’appellation parfois rédhibitoire « DJ-set »! Sympa non?

Yannick, Thomas, vous êtes de retour à Rennes, après un live plutôt efficace donné au festival Rock’n’Solex en mai dernier. Heureux de revoir le public rennais ?
Très heureux, vraiment. Ecoute, c’est le « galette-saucisse power ». On est très content, Rock’n’Solex, c’était hyper sympa, on a beaucoup aimé ce festival, hormis le fait, qu’on ait pas eu le droit de faire du solex, du coup on espère revenir l’année prochaine!

Vous êtes d’abord des musiciens, vous sortez du conservatoire et ce soir, à l’Espace, on vous demande de faire un DJ-set… ça ne vous ennuie pas ?
On découvre le truc, enchaîner des morceaux, faire des boucles… ça reste quand même très différent. On est clairement pas des DJ’s et on adore le live, vraiment beaucoup. Donc pour ne pas s’ennuyer, on a trouvé une formule intermédiaire entre live et DJ-set : on a deux « Mac » et on mixe avec des éléments de notre album qu’on balance en live sur le mix et aussi du violon en mode impro! On joue aussi quelques extraits du live dans le DJ-set.

Vous avez rencontré Bob Sinclar, il vous a demandé lui-même de signer pour son label ?
Alors, on a rencontré Bob à la techno parade 2008, où nous avions joué. C’était le concert d’ouverture pour les dix ans de la manifestation. On nous avait demandé de faire une relecture de l’hymne européen et Bob est venu nous voir, il avait aimé notre son. Il nous a dit « on se revoit ? » et trois jours après on a signé avec lui ! Grosse rencontre donc, sur un char !

Thomas, tu as travaillé avec Jeff Mills en 2005? Comment une telle rencontre a-t-elle pu se faire entre vous ?
En fait, mon métier à côté de « Something A La Mode », c’est de composer pour des orchestres classiques pour des musiques de films par exemple. Jeff a voulu, en contactant Radio France, faire une sorte de concert événement de ses quinze meilleurs titres réarrangés pour un orchestre de 80 musiciens. Les personnes de Radio France ont cherché quelqu’un qui avait à la fois une culture classique et electro, et après plusieurs collaborations, Jeff n’avait pas trouvé la bonne personne. Ils ont fini par me contacter en disant « voilà, c’est un DJ, on ne sait pas comment il s’appelle…Jeff Miles, Mills ». J’étais super content, je l’avais vu en 1997 à l’Enfer, à Dijon, j’avais 16 ans ! Donc voilà, grand moment, excellent concert au Pont du Gard le 2 juillet 2005. Après on a retravaillé en studio avec Jeff et chez moi à la maison pour sortir l’album. A l’époque, je l’avais un peu saoulé avec nos démos de « SALM » et il a été vraiment de bon conseil. Super rencontre !

Ensuite, vous avez rencontré Olivier Baubin, entre autre créateur de robe pour Lady Gaga. Vous l’avez rencontré comment ce personnage ?
Olivier est un ami, c’est quelqu’un de très talentueux, qui a beaucoup de goût. Avant tout créateur de mode avec sa marque Fade et qui bosse aussi avec Michel Gaubert, le sound-designer de chez Chanel. Olivier a, un jour, fait écouter nos démos à Michel Gaubert et il les a mis sans nous prévenir pendant un défilé de Karl Lagerfeld.

Michel GaubertAlors, justement, de fil en aiguille (on reste dans l’univers de la mode) vous rencontrez Michel Gaubert le sound-designer de Chanel. Alors, l’expérience Chanel ?
Le lendemain du défilé « Chanel Couture » de janvier 2009, on apprend par des potes qu’un de nos sons est diffusé pendant le défilé. Le morceau c’était « Little Bit Of Feel Good », on était super content, ils avaient fait les choses dans les règles à la fin du défilé, Kanye West est venu voir Karl Lagerfeld pour lui demander d’où venait ce morceau ! Et finalement, deux semaines après, Karl nous contacte pour nous demander de produire l’intégralité de la musique de ses défilés.

lagerfeldNous y voilà, la fameuse rencontre avec Karl Lagerfeld, il apparaît dans un de vos clips (« Rondo Parisiano »), mais comment avez-vous fait pour le décider à jouer dans le clip ?
Il y a eu cette première rencontre pendant le défilé « Chanel Croisière » à Venise où nous avions joué live. Super feeling, le contact était passé nickel. On était vraiment timide face à lui qui, finalement, nous mettait à l’aise et on lui a demandé s’il ne voulait pas, par hasard, mettre sa voix pendant le défilé et on a finalement enregistré sa voix en studio. Ensuite, pour notre single « Rondo Parisiano », on lui a demandé si on pouvait utiliser les enregistrements et il a également accepté de manière complètement amicale. Deux, trois mois plus tard, on a commencé le tournage du clip et comme on espérait réellement que Karl apparaisse dans le clip, on avait commencé à tâter le terrain avec ses collaborateurs. Et le jour du tournage, au culot, on a appelé sa plus proche collaboratrice, Karl a accepté et nous a consacré bien plus de temps que nous l’espérions, il a joué le jeu à fond,  il a été vraiment impressionnant de générosité. Depuis, nous collaborons toujours avec lui.


Y-a-t-il eu d’autres rencontres, notamment collaboratrices, pendant l’enregistrement de l’album ?
Alors, il y a eu Arnaud Rebotini, la moitié de « Blackstrobe », on l’a rencontré pour le mixage de l’album. On est allé le voir avec un album déjà fini et il nous a finalement proposé de reprendre certaines parties des morceaux avec de vrais claviers vintage, ce que nous n’avions pas initialement.  Donc on a repris en studio nos prises avec lui et on a mixé l’album : c’était la rencontre artistique de l’album. Sinon, il y a K.Flay sur notre single « 5AM », une petite rappeuse de San Francisco qui joue aussi dans le clip. Voilà, ce sont les deux plus importantes rencontres de l’album.

Jankev - SALM

« Something A La Mode », c’est du classique electro ou de l’electro classique, teinté de cordes un peu comme l’ajout des cordes dans le disco ?
Chacun voit notre musique comme il l’entend. Nous, notre vision, c’est que nous faisons de l’electro avec nos instruments qui sont les cordes. Du coup, nous disons « electro corde ». Ce n’est pas réellement notre ambition de jouer classique hormis peut-être un morceau comme « Schubert a la mode » où, en effet, on a repris un thème de musique classique. Enfin, nous jouons de nos instruments, c’est ce qui compte finalement !

Merci les gars !

Propos recueillis par Jankev, le 17 septembre 2010
Photos : Jankev
© 2010


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