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Gush : « notre but serait de tourner dans le monde entier ! »

Ça vous est déjà arrivé de préférer la première partie d’un groupe que vous êtes venus voir ? Moi oui ! Ce groupe c’était Gush ! 15 novembre 2009, salle de La Carrière à Nantes, -M- joue les premiers concerts de sa nouvelle tournée… J’étais là pour voir les Gush et par curiosité voir mon ancienne idole… Déçu, j’ai passé la moitié de mon temps à discuter avec les géniaux Gush…


Vous êtes en famille, c’est plus facile pour vous? Est-ce que dans le groupe ça change quelque chose pour vous ou pas du tout?
Déjà, nous quatre, on s’entend bien. Peut-être que les liens familiaux, je dirais même les liens du sang y jouent… Qu’on soit frères et cousins fait que nous nous connaissons très bien, du coup c’est plutôt positif ouais. On se connait, en « deux/deux » tac, on va se comprendre ultra vite, on sait aussi très bien comment faire chier l’autre, mettre bien à l’aise aussi !

Vos influences sont larges, passant de la pop au reggae, jusqu’à la soul… J’ai d’ailleurs lu quelque part que lors de vos débuts vous faisiez des reprises. Aussi bien dans les bars que dans le métro parisien vous avez repris des morceaux de Bob Marley ou de Marvin Gaye… Alors, aujourd’hui, Gush sur scène, vous en faites toujours des reprises ?
Les reprises, on l’a fait pour se former, pour apprendre à chanter, à jouer ensemble de la meilleure manière possible mais sur scène, quand on fait des concerts de Gush on préfère jouer nos morceaux. Ce n’est pas dit qu’un jour nous ajoutions dans le set une reprise d’un morceau qu’on trouve bien, pourquoi pas quoi. Ceci dit, pour l’instant nous essayons de vraiment nous concentrer à jouer nos propres morceaux.

Vous avez dit « on préfère prendre notre temps plutôt que d’accepter n’importe quelle propositions ». Alors, choisir comme label « Cinq7 », c’était le bon choix ?
Pour l’instant, il semblerait que nous avons fait là un bon choix, oui ! On est hyper content de l’équipe, de tout ce qu’ils nous proposent. C’est un label assez jeune et dynamique,  l’image nous correspond bien. Oui, on a fait le bon choix !

guuush by Jankev

De mon côté, j’ai eu l’occasion de voir plusieurs artistes issus de Cinq7 comme vous, et j’en entends que du bien ! Vous les croisez beaucoup vos collègues ? Je pense notamment au Naïve New Beaters qu’on a pu beaucoup voir cette année ?
Ouai, ben, les Naïves, on les connait bien. On les avait croisés avant qu’ils signent là-bas en fait. On avait fait des concerts avec eux, ils sont très très marrants, très sympa ! On connait aussi un peu The Do, on connait Olivia. Sinon, les autres on ne les connait pas en fait… Ah si, Mélanie Pain rapidement. Sinon, Oxmo jamais croisé, Saez, on l’a croisé une fois, dans un loge de boîte. Séverin, on le connaît de par « One two » son ancien projet. Finalement, on les connait tous plus ou moins… Chez Cinq7, il y a vraiment un beau catalogue, non franchement on est vraiment content.

Vous vous sentez intégrés à cette nouvelle scène Française, qui laisse un peu la langue française de coté ?
Ben, les français, ils ont eu peu de mal avec ça, le fait de chanter en anglais. Il y a des gens qui ont été un peu précurseurs, qui ont ouvert la voix. On a maintenant beaucoup plus l’impression que les gens s’ouvrent à ça quoi. C’est pour ça que oui, on se sent un peu plus intégrés, c’est vrai qu’il y a 5 ou 10 ans, dès que tu commençais à chanter en anglais, direct on te mettait sur la touche : « non non, ça marche pas un français qui chante en anglais ! ». Aujourd’hui, ça passe beaucoup mieux, alors oui, on fait complètement parti du mouvement.

Le duo français Housse de racket que vous connaissez bien, a pris le parti de chanter totalement en français. Pour le festival des Francofolies de La Rochelle, je leur avais demandé pourquoi. Ils on répondu que c’était « pour le côté exotique qui plaît énormément, notamment au Japon ou en Angleterre » Vous en pensez quoi ?
Heu…ouai… hum… Ils se sont foutu de ta gueule j’crois ! (il se marre…). Non non, ils chantent en français parce que c’est leur langue, et c’est un peu un défis pour eux. C’est de gros fans de Gainsbourg, ils adorent la langue française et voilà quoi. Après le truc, « ils chantent en français, parce que ça fait exotique et que ça marche mieux au Japon… » C’était une blague à mon avis! (rires).

Je reviens sur ce que vous aviez dit, sur le fait de prendre votre temps pour réfléchir. Faire la première partie de –M-, c’est venu comme ça, où vous avez pris le temps de réfléchir à cette invitation ?
En fait, nous avons le même tourneur ! Mais pour nous c’est une énorme chance ! Ce n’est pas un truc qu’on a réfléchis vraiment, on s’est pas dit « alors attend –M-, on y va ou pas ? ». Il a un public qui nous correspond vraiment, c’est un artiste qu’on adore tous, qu’on respecte a fond, notamment toute sa carrière. Donc voilà, on a direct dit OUI ! En fait nous n’avons pas réellement de choix quand on fait des premières parties, on dit souvent « OUI » ! On accepte tout, dès lors qu’on ne nous propose pas de faire la première partie de… d’Adolf Hitler ! Mais sinon, tant qu’il y a des gens à toucher, on communique notre musique, et pis voilà quoi !

Justement après les concerts, l’album ! Le votre, il sort le 15 février 2010 et vous avez décidé de l’enregistrer entièrement en analogique… Dites m’en plus…
Pourquoi avoir décidé d’enregistrement l’album en analogique, parce qu’on sortait de quelques années de procédés sur « protools » qui est un logiciel de travail du son sur ordinateur et on en avait marre de regarder la musique, regarder les espèces de courbes sinusoïdales. On a préféré écouter la musique plutôt que de la regarder. Pour nous, c’était un peu un nouvel exercice, on avait déjà enregistré sur bandes (magnétiques. NDLR) par le passé, mais le son ne proposait pas ce côté épais que l’on peut obtenir aujourd’hui. C’est un son assez crémeux. Et donc on est plutôt content du résultat, il y a beaucoup de souffle… donc en cela, on peut dire que c’est un nouveau vieux procédé ! Tous les groupes qu’on adore, ils ont tous toujours travaillés sur bandes. Le truc du souffle, de la bande, tout ça, pour les musiciens qui aiment tout ce qui est 60’s, 70’s, ils rêvent tous un jour d’enregistrer sur bandes plutôt que sur ordinateur, je pense que ça nous a concerné ouai… En plus ça nous a aidé à ne pas retravailler nos prises, et aller droit à l’essentiel, directement, une fois qu’une prise était faite, on ne pouvait plus y retoucher ! On laisse du coup de la vie à l’intérieur, des fautes, des trucs imprécis qu’on corrigeait avant sur l’ordinateur… Ce n’était pas une aussi bonne solution que ça finalement.

Comme les albums des Beatles qui ont été remastérisés dernièrement à partir des bandes originales, espérons que dans 30 ans, un ingénieur du son retrouve alors les bandes de Gush !
Ouai carrément ! (rires). On a quand même traité le disque de manière moderne, après on a fait le disque dans un studio moderne, avec un ingénieur du son moderne. On a quand même du son qui a été enregistré sur du vieux matos, mais qui reste quand même moderne ! Mais bon, ça peux toujours être remixé d’une manière électro, et de divers autres manières de toute façons.

Votre tout dernier EP est actuellement disponible, celui-là même où on trouve le morceau phare « let’s burn again », est-ce que les titre de ce maxi seront sur l’album ? Et qu’en est-il des titres de vos deux premiers EP ?
Tous les morceaux du dernier EP sont sur le disque. Après en ce qui concerne les deux premiers, on a gardé qu’un seul titre c’est « my favorite song », tous les autres, c’est devenu de l’ancien, nous sommes passés à autre chose. On a ensuite, sept, huit titres qui ne sont pas sur le disque que l’on va donner, mettre à la disposition du public au fur et à mesure du temps en bonus.

Vous êtes parisiens, avez-vous déjà beaucoup joué en Province ?
Comme on a sorti en 2007, un premier EP, on est parti jouer à droite à gauche en France, on a eu la chance de faire les premières partie de Rose (qui est une amie), on a fait une demi douzaine de dates avec elle on a donc pu parcourir un bon bout de chemin avec elle. On a pu jouer un peu dans l’est de la France, à Bordeaux, Toulouse, au festival de Bourges, donc oui, on a fait déjà quelques dates. Mais le premier vrai tour, ce sera après la sortie du disque, à partir du 15 février mon pote ! J’allais oublier ! De part le passé, nous avons aussi joué à l’étranger, on a joué à Londres, et puis avec Adanowsky (on était le groupe qui l’accompagnait) c’est un artiste franco-mexicain donc on a joué au Mexique, au Chili, en Argentine, c’était une superbe expérience, on a même joué en Pologne…

Il était comment le public d’Adanowsky ?
Superbe ! Un public conquis à chaque fois ! Adanowsky est un dompteur ! (rires) Un dompteur d’émotions.

Vous avez pris le parti de mettre le chant en première place. Les chœurs font partie intégrante de l’orchestration. Je ne peux m’empêcher de vous comparer aux Beach-Boys ou même aux Beatles. Comment vous travaillez ?
C’est vrai qu’on se concentre beaucoup sur le chant, sur les chansons. Nous sommes tous les quatre chanteurs. On chante chacun notre tour, on fait chacun les cœurs pour le morceau des autres… Et voilà, l’essentiel, c’est les voix avec la guitare quoi.  Après on habille avec la batterie, la basse, etc. Une bonne chanson, c’est un morceau que tu peux faire avec une bonne guitare, une voix, et un bon piano.

Donc la genèse de la plupart des morceaux de l’album, c’est des bonnes voix et une guitare ?
Sur le disque on a fait comme ça ouais. Il y a de la guitare acoustique sur quasiment tous les morceaux de l’album.  Et donc on s’est dit, on veut des morceaux à la guitare qu’on puisse chanter juste guitare-voix… Et après on a enregistré le disque avec plein d’autres instruments aussi. Voilà comment ça c’est passé pour le disque. Peut-être qu’après on partira de beat de batterie ou d’autre chose… Mais pour en revenir aux voix disons que c’est notre trame quoi.

Premier Album de Gush sorti le 15 février 2009.

Propos recueillis  en novembre 2009 par Thomas « Jankev » GUEZOU pour Autopsie et les oreilles de Jankev ©.

Crédits Photos : Jankev ©

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